INTRODUCTION
Me voilà sur le site du Laviau en ce début de septembre. Je marche à travers différents endroits du site; le bord du lac, la forêt ou encore le chemin de terre dure. Je me retrouve soudain dans une clairière illuminée, derrière un dense rassemblement d'arbres, où l'herbe peut se développer en toute liberté. Intéressée par ce lieu, je décide de l'explorer. Quelques arbustes se dégagent de l'herbe montante, créant une verticalité fine du plan de la clairière. Me voilà enfin au milieu de l'espace vert, et c'est à cet instant que je prends pleinement conscience de la nature qui m'entoure. Ces herbes si touffues et les arbustes montants font office d'accroches à de nombreuses toiles d'araignées. Je regarde autour de moi et je commence à compter; un, deux, trois... Je suis complètement entourée de toiles qui brillent sous les rayons lumineux du soleil. Un sentiment d'enfermement m'envahit, m'amenant à vouloir quitter immédiatement la clairière. Cependant, je m'aperçois aussi que toutes ces toiles n'empêche pas mon regard de se projeter au loin, de par leur subtilité et leur transparence. La dichotomie entre le sentiment d'enfermement perçu et la vision éclairée et ouverte amène la confusion dans mon esprit.
Claude Parent, Paul Virilio
La Fonction Oblique
Dessin, Feutre sur papier
27 x 21 cm
LIEN AVEC PLANES
Pourquoi ne pas partager cette expérience spatiale et permettre à d'autres de ressentir également la même chose que moi, sans recourir au site lui-même, mais justement de s'en détacher au maximum. La phase PLANES m'a permis la reproduction de ce sentiment à une échelle et un contexte spatial totalement différents.

- recherche par des croquis -
REPRODUCTION DES DEUX SENTIMENTS PAR LA PHASE PLANES
Dix blocs de matière brute positionnés en cercle me font face. Me voilà à l'entrée de mes PLANES. La grande hauteur de chaque bloc s'impose dès l'ouverture principale, où deux parois en bois d'un autre PLANE vient épouser la forme et l'orientation des deux premiers blocs sur mes côtés. L'oblique que je vois au sommet de la structure que je considère comme une, m'invite à entrer dans le cercle. Je me retrouve vite entourée des dix blocs qui s'élèvent vers le ciel majestueusement. Sur tous les côtés, la lumière extérieure filtre à travers des interstices, provoquant une ambiance agréable et tamisée. Outre la lumière, mon regard aussi se projète à travers les fines ouvertures pour apercevoir tout ce qu'il se passe en dehors de l'espace circulaire. Je touche les blocs, et je me rends compte qu'il sont très froids et durs. La froideur de la matérialité des dix blocs s'oppose à la chaleur des rayons lumineux. Je suis encore dans l'espace quasiment clos, et je ressens un sentiment d'enfermement similaire à celui éprouvé sur le site quelques temps auparavant. Je conserve également la notion de visibilité de ce qui m'entoure, comme par exemple d'autres Planes voisins au mien. Cependant, quelque chose ne s'aligne pas avec mon but initial. En effet, je suis encore au milieu de l'espace mi-clos, mais je ne ressens pas la nécessité d'en sortir rapidement pour me sentir moins enfermée, contrairement à ma réaction sur le site. Mon esprit s'étonne et se questionne. Comment la matérialisation par des Planes bruts et imposants crée non pas une sensation d'oppression, mais plutôt une expérience spatiale agréable.
- vue d'ensemble depuis l'unique entrée -
- visions internes -

- plan en construction -

- monge et perspective échelle 1:33 -