Pour cette nouvelle phase SCAFFOLDING et en regard de la phase précédente PLANES, nous avons opté pour la relation au sol, la juxtaposition d'éléments structurels en bois. Et enfin notre intérêt s'est focalisé sur l'espace créé par 2 plans.
Pour rappel, dans la phase PLANES, nous nous étions intéressés à ce qui caractérise l'espace intérieur vs extérieur en lien avec le Rolex Center. A la fin de ce projet, nous sommes arrivés à la production d'arcs (articulé ou non) reprenant la courbure du bâtiment du Rolex et s'inscrivant dans le sol devant de celui-ci. Les éléments structurels de l'arc étaient important de par leur capacité à montrer la malléabilité du bois, mais surtout le rappel à Philibert de Lorme.
Avec SCAFFOLDING nous avions une "topographical fiction" (fiction topographique) avec une proto-structure à l'échelle 1:10. De là nous nous sommes installés sur un plan avec un dénivelé fluctuant.
Plan et élévation de projet, échelle 1:10
Emboîtement de la proto-structure avec le projet au dessus
Nous avons décidé de recréer un plan en bois étant une translation du plan induit par le sol. Ainsi la différence de matériau (bois vs platre) permet déjà de simuler deux états distincts. Se faisant, nous avons pris des éléments en bois de 3x5x46mm (échelle 1:10) juxtaposés les uns aux autres selon le concept de Philibert de Lorme afin d'épouser au mieux la pente. Nous avons considéré 3 trames; 2 parallèles aux extérieurs du plan formé par le sol et 1 parallèle à la trame horizontale de la proto-structure)
Relevé de la pente
Reproduction de la pente du sol
Par ailleurs, nous avons mis sur les 3 trames et dans le sens de la largeur, des lattes de 3x10x200mm (échelle 1:10) dont les espacements sont déterminés par tout changement de dénivelé de la pente de 1mm (échelle 1:10).
Lattage
Axonométrie des emboîtements
Afin de remédier au déséquilibre induit par le positionnement des 3 trames, nous avons introduit des câbles porteurs en système d'haubans qui se rattachent à la proto-structure et permet d'assurer que le plan en bois ne rompt pas s'il venait à assumer une charge autre que son poids propre mais aussi qu'il soit stable horizontalement.
Jonction des lattes et du câble
Jonction des lattes et du câble
De plus, nous avons opté pour élever ce nouveau plan afin de créer un espace entre 2 plans. La hauteur de prédilection est de 190mm (échelle 1:10)
translation du sol en plan
Ce choix s'est fait dans le respect de la naissance d'un des nœuds de la proto-structure sur laquelle se pose la structure. De plus à l'échelle 1:1 (1,90m), on peut imaginer qu'une majorité de personnes puissent passer en dessous sans encombre. De plus cet espace, avec un plan en hauteur plutôt bas permet de créer un espace plus intime, l'accent est ainsi mis sur le ressenti, car l'humain se sent réellement entre deux plans, et a de plus la possibilité de toucher ses deux plans et en ressentir la pente.
Espace en dessous du plan
Les personnes peuvent alors expérimenter la pente de manière visuelle. En effet, la façon dont la lumière traverse les lattes est fonction des espacements imposés par le changement de dénivelé (1mm).
Lumière passant par les lattes et reprise par la pente
Translation du sol en plan surélevé, le lattage reprenant la pente
En outre, les personnes pouvant avoir un contact physique avec le dessous de ce plan en bois peuvent alors aussi expérimenter la pente par le sens du toucher.
Les projets environnant le soutenant, il est alors possible de monter sur la plateforme. Le rythme d'une potentielle marche est à nouveau déterminé par l'espacement entre chaque latte. La coordination que doit faire preuve l'usager, lui permet de vivre autrement cette même pente qui à première vue aurait pu être considérée comme insignifiante telle cette dernière est douce.
En conclusion, nous avons un espace délimité par 2 plans et une pente qui nous permet des sensations diverses qui bien souvent sont banalisées au quotidiens de par leur discrétion.