- DIPLODOMUS -
Groupe 5: INTERSTICE
Studio: NIEDERHAUSER-PRETOLANI








D’un côté, le Rhône agresse la rive. Un muret se dresse pour limiter l’érosion occasionnée par la force du cours d’eau. De l’autre, une pente présente de grands risques de ruissellements. Entre deux, la Mangrove, un lieu lessivé par les eaux et rongé par le temps. La terre est pauvre en nutriment, ceux-ci sont régulièrement emportés au large. Une dizaine de platanes s’agrippent au site, empêchant la terre de s’évader avec le reste.Leurs racines quadrillent le site, formant une structure qui , contrairement à la notre, vient au début, avant qu’il ne soit trop tard, et consolide l’existant. Une zone tampon entre le Rhône et la ville, éphémère, tout comme notre projet. Ce n’est qu’une question de temps avant que le lieu s’effrite et disparaisse, emporté par la force de l’eau.
Érosion du site
Prélèvements de terre à trois endroits différents (rive, milieu, pente)
Sacs de terre prélevés (rive, milieu, pente)
Échantillons des trois endroits du site mélangés avec de l'eau, pour en déduire la composition
exemple de composition d'un échantillon
Composition du terrain
La parenthèse de la Mangrove, contrainte entre l’eau et la terre, tient grâce aux racines. Elles tiennent les arbres qui eux tiennent le terrain. Vecteurs verticaux ils ponctuent l’espace et le construisent autour de nous, ouvrant à la faune et à l’homme des opportunités et un potentiel vivant. Englobant nos tête et entourant nos corps la forêt de la Mangrove protège et réconforte. Le cadre offert par ces vivants piliers permet à la faune de sentir et d’habiter. C’est guidés par une protostructure, notre forêt orthonormée, que nous aussi, allons fonder notre habitat; notre House.
Analyse in situ de la biologie de la Mangrove
Recherche des feuilles correspondantes aux arbres implantés
Espèces les plus abondantes trouvées sur le site
Retranscription du réseau de racines
[1] Remplir un seau de terre crue (3/4) et d’eau (1/4)
[2] Remuer jusqu’à obtenir un mélange homogène (cette étape permet de dissoudre l’argile dans l’eau)
[3] Attendre 5 minutes, le temps que le solide (gravier) se dissocie du liquide (argile, eau et résidus organiques)
[4] Verser le tout pour séparer le liquide du solide
[5] Filtrer le liquide pour retirer les résidus organiques
[6] Laisser décanter 1-2 heures (l’argile se déposera au fond)
[7] Se débarrasser de l’eau afin de garder uniquement la pâte argileuse
[8] Faire sécher la pâte argileuse
[a] dans un sac de tissu exposé au vent et au soleil (pour de petites quantités)
[b] sur un drap de tissu tendu sur une surface absorbante au soleil (pour de grandes quantités)
* * *
[1] [2]
[4]
[6]
[1] Sécher ou humidifier la terre afin d’ajuster sa consistance (test: une boule de terre doit se casser en 3-4 morceaux si elle est lâchée du niveau de la taille)
[2] Préparer le coffrage, qui doit être très résistant (plus qu’un coffrage béton)
[3] Remplir le coffrage par couche de 20-30 centimètres
[4] Piser la couche afin qu’elle se réduise de 40%, porter une attention particulière aux bords du coffrage afin d’avoir des reprises nettes et solides
[5] Répéter l’étape 3 et 4 autant de fois que nécessaire
[6] Décoffrer (ne pas précipiter cette étape, faire glisser les panneaux de coffrage le long de la pièce permet de limiter le risque d’arrachement)
Le but de notre groupe était de créer et de s'informer de tous les aspects techniques: les infrastructures autour du site pour aménager le chantier, le type de fondations qui peut convenir, les différents détails constructifs ainsi que les assemblages et finalement la collecte des datas.
Étant donné que le site de la Mangrove est un lieu naturel, nous n'avons pas l'autorisation des autorités de faire des fondations en béton, ou même de creuser à plus de 20 cm de profondeur. C'est pour cela que nous avions dû trouver un moyen pour faire tenir notre structure, tout en répondant à ces contraintes.
Les matériaux utilisés sont très importants car ils interagissent en premier lieu avec le site. Nos fondations se composent donc de deux lambourdes en bois (2.7x10x50cm) et quatre barres d'armatures en fer (16 mm de diamètre) fixées par des colliers. Comme les fondations sont proches du sol, voire enterrées ou semi-enterrées, nous protégeons le bois avec du goudron de pin (ou goudron de Norvège) qui est naturel et pas toxique.
Grâce au caractère modulable de la fondation, on peut adapter le nombre d'armatures et leur position sur les lambourdes en fonction des besoins, par exemple lors de la présence de racines.
différents types de fondation (gauche échelle 1:10)
assemblage 1:150
contreventement 1:100
Le catalogue était la partie la plus importante de notre travail. Dedans sont réunis tous les détails, ainsi que les dimensions de chaque élément. Vous pouvez consulter ce catalogue complet via ce lien.
Se plonger, explorer, découvrir… le projet nous invite à ouvrir nos sens et observer. Observer ce qui nous entoure, mais aussi observer ce que nous ressentons. Atmosphère, ambiance, caractère… nos perceptions varient, nos sensations et émotions également. Expérience individuelle.
"ATMOSPHERES, Architectural Environments, Surrounding Objects" - Peter ZUMTHOR
C'est donc l'atmosphère du projet qui va nous intéresser tout du long de nos recherches. Nous approchons le sujet à travers les écrits de l'architecte suisse Peter Zumthor : "ATMOSPHERES, Architectural Environments, Surrounding Objects".
L'architecte y aborde les différents points qui influencent notre perception de l'architecture. Material Compatibility, The sound and the temperature of a space, surrounding objects, tension between interior and exterior, levels of intimacy, ou encore the light on things sont autant de chapitres qui trouve leur place dans l'ouvrage.
Chacun de nous va alors se concentrer sur un de ces points qui contribuent à l'atmosphère d'un lieu et qui génèrent ressentis et émotions.
Environnement
''and the building becoming part of people’s lifes'' - ZUMTHOR
La HOUSE n’est plus un projet défini par ses qualités spatiales et constructives. On essaie de l’imaginer habité, en anticipant comment les visiteurs pourraient occuper cet espace. Pour certains il n’est qu’un point de passage, pour d’autres un lieu de repos, lecture, visionnage de cinéma..Un lieu qu’on frequente..Un lieu avec lequel se créent des liens personnels..
«And perhaps one of the buildings will come back to them 25 years later, involuntarily, and they’ll remember a corner, a street, a square...»
Lumière et ouverture
''I spent five minutes or so looking at the actual appearance of things in my living-room. What the light was like. And it was great! I’m sure you’ve had the same experience. Where and how the light fell. Where the shadows were. And the way the surfaces were dull or sparkled or had their own depth.'' - ZUMTHOR
Promenade
L’espace est lumineux. Les rayons se créent un chemin dans les interstices. Ils jouent et interagissent avec les différents matériaux qui les laissent les traverser ou non. Ils se voient parfois filtrés, parfois réfléchis. Des ombres apparaissent. La lumière domine.
L’espace est ouvert, la vue dégagée. L’extérieur se mêle à l’intérieur, tous deux se répondent. Un flou s’installe. Suis-je dedans ? La transparence se veut omniprésente.
L’espace est grand, puis petit, serré, vertigineux. Je suis haut, légèreté, je descends, je tourne, l’espace est étroit puis s’élargit. Je suis en bas, les murs bougent ou est-ce moi ? Je m’assieds. Les gens vont et viennent autour, mais je reste, calme. Je lève la tête, le ciel est là, les branches vacillent. Je me lève, une marche puis deux, le ciel a disparu. La terre m’entoure, sortant du sol, chaleur. L’espace est obstrué d’obstacles, je me fais une voie, encore quelques marches. L’espace est grand à nouveau. Départ ou arrivée ?
Température
''temperature is in this sens physical, but presumably psychological to. It’s in what I see, what I feel, what I touch, even with my feet.'' - ZUMTHOR
Déjà tout est bien mort : plus une feuille aux branches,
Plus un chant dans les bois, plus un vol dans les airs ;
Seul, le gui parasite avec ses perles blanches
Jette un peu de verdure autour des nids déserts.
Dans le cyclone grisonnant.
Le chemin m’accompagne aux gradins,
Ma veste volumineuse frotte les parois.
Ô printemps, alors que tout aime,
Que s'embellit la tombe même,
Verte au dehors,
Fais naître un renouveau suprême
Au cœur des morts !
Epris d’une légère brise
Surplombant la mangrove
Je renfile mon gilet avant le début du film.
Sous les soleils d’août, d’une teinte plus dure,
L’arbre à l’épais feuillage assombrit sa verdure ;
La fraîcheur a fait place à la force ; l’été
Resplendit dans sa flamme et sa virilité.
Les rayons brulants tamisés
Faisant face, défiant diplodomus
Un goutte de sueur s’échappe de mon couvre-chef.
Je te rencontre un soir d'automne,
Un soir frais, rose et monotone.
Dans le parc oublié, personne.
Un vermeil envahissant.
Au coeur du diplodomus, les yeux rivés sur le ciel.
Abrité sous mon écharpe.
Mouvement
''These Houses are incredibly full of beautiful details -one might say excessively so!'' - ZUMTHOR
Arrivée a la Mangrove. Grande construction. On se rapproche. On peut y monter? Qui a construit ça? ça tient?
ç'est très Grand. Très lourd, très complexe. Où mènent tous ces chemins? Esprit de découverte. On peut entrer par l'escalier en bas?
Pas conventionnel. Lieu pour se relacher. Séparation d'espaces. Crainte pour monter l'escalier. Surprise. Étonnement
Une chambre? Un salon? Espace fermé? Ouvert? Des grands contrastes dans la construction. Esthetique, originalité. Espace accueillant, mais pas 'safe'. Volonté de visiter
Agencement des 5 projets dans la HOUSE
Axonométrie éclatée, mettant en exergue les surfaces de passage (au centre)
Plan des passages pour chaque niveau
Représentation des passages en trois dimensions (axonométrie)
Arrivées possibles, en partant depuis le chemin
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